Monsieur et madame X. désirent que l’orthophoniste prenne en rééducation un deuxième de leurs enfants : Michael. Sabrina, la sœur de Michael suit déjà une prise en charge chez cette orthophoniste depuis 6 mois. Quelle position tenir ?
Dès connaissance de la demande des parents, c’est à l’orthophoniste d’aborder le sujet avec chacun des enfants en tête à tête : quand ? Dès le début de la prochaine séance avec Sabrina et juste avant le passage des tests, lors du bilan, pour Michael.
Préciser alors à Sabrina que l’orthophoniste prendra effectivement son frère en rééducation mais que chacun a « une place » différente et unique dans sa tête : Elle ne lui parlera jamais de ce qui se fait en séance avec son frère Michael. De la même façon, elle ne parlera jamais à Michael de ce que fait Sabrina en séance. Elle peut ajouter une phrase comme : « Chacun a une place séparée, distincte dans ma tête ». Par contre, elle précise qu’ils pourront échanger entre eux sur l’orthophoniste ou sur le contenu des séances autant qu’ils le souhaiteront, que cela ne regarde pas l’orthophoniste.
Le compte rendu du bilan de Michael à ses parents se fera avec lui seul dans la pièce : Il sera demandé à Sabrina de rester dans la salle d’attente et elle comprendra sans doute pourquoi.
Les propos, tenus ainsi -dès le départ -par l’orthophoniste permettent de créer ou de maintenir un espace symbolique pour chaque enfant. Ils sécurisent l’enfant sur la place qu’il occupe symboliquement dans la tête de l’orthophoniste : une place unique, protégée, bien séparée de l’autre, où ne se rejouent pas les relations de jalousie ou autres qui existent consciemment ou inconsciemment dans la fratrie.
Quand « les choses » sont bien posées, il est possible ensuite d’organiser les deux séances d’orthophonie l’une après l’autre au niveau de l’horaire sans difficultés. Pour savoir quel enfant commence, un tirage au sort avec une pièce de monnaie peut être judicieux car il permet de laisser le hasard décider.