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Brève 16

L’enfant ne souhaite pas le jeu que je mets sur la table : « on l’a déjà fait » dit-il : Comment s’interroger sur cette phrase ? Que faire ?

Cette phrase interroge.

Cela signifie -t- il que l’enfant est victime de la société de consommation et qu‘il ne veut pas deux fois le même objet ?

Cela signifie -t-il qu’il veut freiner une relation qui se mettrait en place avec l’orthophoniste ?

Cela signifie- t- il qu’il choisit la séance d’orthophonie pour commencer à s’opposer ?

Cette simple phrase -sortie de son contexte- amène à plusieurs interrogations. Néanmoins, c’est pour moi un propos de l’enfant qui n’est pas anodin.

Mais alors comment réagir ? Proposer une « ouverture ».

Je vais lui proposer de choisir un jeu parmi 4 ou 5 qui correspondent au travail que je souhaite lui faire faire. Je note dans les détails son attitude, observe ses gestes, où il porte son attention.

Peut-être va-t-il choisir un des jeux sans hésiter.et s’investir dans le jeu.

Peut-être n’est-il pas plus intéressé par ce choix de jeu.

Alors je lui propose « la trouvaille » c’est-à-dire un quart d’heure de la séance où il puisse faire ce qu’il veut, sans que je ne porte aucun jugement, ni ne l’influence sur aucun de ses choix et je note ses réactions. (Voir brève n°13)

Mais il m’est arrivé parfois que l’enfant joue pour jouer, pour se divertir mais que cela ne modifie en rien son investissement pour le travail que je lui propose ensuite.

Alors, au bout de quelques séances, je remets une de mes cartes de visite à l’enfant et je lui dis de me téléphoner quand il voudra revenir. Je reçois les parents à la fin de la séance, je leur explique le pourquoi de la fin de prise en charge. J’insiste sur le fait que je serai disponible pour le recevoir à nouveau, s’il veut revenir.

Dans la majorité des cas, où j’ai rompu la prise en charge, l’enfant (avec ses parents) est revenu quelques mois plus tard et s’est mis au travail…

4 commentaires sur “Brève 16”

  1. Merci pour cette brève. Quand un enfant dit ça, je m interroge aussi. Peut être veut il vérifier que je fais vraiment attention à lui et au contenu de nos séances ?

  2. Je viens de lire votre brève et je ne comprends pas ce que vous voulez dire.
    Vous parlez de l enfant qui joue pour se divertir et que ça ne change pas son investissement. Que voulez-vous dire ? Que ce jeu est stérile ? Que l enfant n est pas engagé ?
    Mais si l enfant joue pour se divertir, n est ce pas aussi une façon qu il a de pouvoir jouer pour de vrai devant nous.? N est ce pas aussi un temps qui lui est nécessaire pour installer sa confiance en nous du fait que nous respectons ce temps qui lui est nécessaire et notre parole de non jugement ?
    Peut être est ce dans notre bureau et sous notre regard qu il peut s autoriser à jouer pour le plaisir, et peut être que ca, déjà, ce n’est pas rien….

  3. Oui, c’est tout à fait possible effectivement. Pour ma part, les quelques cas que j’ai eu qui « jouaient pour jouer »étaient des enfants qui étaient là pour une rééducation de déglutition infantile, et qui dans leur quart d’heure à eux, n’investissaient plus la prise en charge après , avec les exercices à faire chez eux. Mais je partage tout à fait votre hypothèse que dans certains cas, notamment des troubles du langage écrit, l’enfant peut se servir de ce moment pour s’autoriser à jouer pour le plaisir

  4. Suite
    Genevieve Allier j irais mm plus loin. Ce peut être important pour l enfant de faire des détours par ces moments de jeux. Parce que parfois aborder directement ce qui fait mal n est pas possible. Il y a à poser des bases relationnelles de respect, de confiance pour que ce qui est  » mortifere »puisse progressivement être abordé.. Le contrat étant posé pour l enfant, de ce pourquoi il vient et e ce qu il pourra faire pdt les séances avec ce but, les moments jeux peuvent être une étape indispensable.
    Quand l enfant dit. Je l ai déjà fait, c est vrai que ça pose question…. Tout comme ceux qui disent que l orthophonie ne les a pas aidé car ils faisaient que jouer et quand je demande  » qui choisissait de jouer ou qui choisissait les jeux ?  » l ‘enfant répond que c était lui….
    Donc on est bien dans une sacrée ambivalence…
    Peut être aussi que quand il dit’ ‘on l a déjà fait’ ‘,il nous dit qu on n a pas réussi à l intéresser et qu on n a pas su le prendre là où il en est de ce qu il peut mettre en route sur le chemin de ce que chassagny disait’ ‘la conciliation’ ‘

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