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Brève 14

Une méthode thérapeutique est-elle plus efficace qu’une autre, dans le domaine de la santé mentale ? Un éclairage dans le livre de G. VISENTINI : L’efficacité de la psychanalyse : Un siècle de controverses, Janvier 2021.

Notes de lecture:

Suite au rapport INSERM de 2004, qui conclut que la psychanalyse manque de preuves de son efficacité, l’auteur part du constat que peu d’études en France montre l’effet de la psychanalyse.

Avec plus de 650 références internationales bibliographiques, G. Visentini dresse un état des lieux historiques des études d’efficacité effectuées avant et après les années 2000, moment où les Essais Contrôle Randomisés (ECRs) ont eu un monopole incontesté dans l’excellence méthodologique.

Il explicite, études après études, comment après « l’âge d’or » des ECRs, il y a eu une prise de conscience des biais présents dans la mise en place de cette méthodologie. Suite aux recherches  menées à partir des années 2000, les ECRs ne seraient  qu’une pièce majeure du complexe puzzle de l’évaluation de l’efficacité médicale  et non pas tout le puzzle. La psychanalyse ne s’administre pas comme des médicaments et les souffrances psychiques sont plus complexes que des maladies somatiques.

Décrire devient alors le seul geste scientifique possible pour des phénomènes complexes sans décontextualisation, comme ceux qui relèvent des pathologies humaines. La recherche en psychanalyse s’oriente vers un retour aux études cliniques en milieu naturel

Par de nombreuses études présentées, L’auteur montre combien, dans le registre de la santé mentale, il n’y a pas d’efficacité supérieure d’une des méthodes, (cognitivo-comportementales, systémiques, humanistes, psychanalytiques) pour un certain nombre de troubles communs rencontrés en psychiatrie.

Ce livre permet une réappropriation d’une partie de l’histoire scientifique de la psychanalyse trop souvent dévalorisée.

Quelles seront les orientations et résultats futurs de la recherche ? Nous l’ignorons. Mais le rapport d’expertise de l’INSERM de 2004, ne peut plus être la référence dominante en France, pour recommander « des bonnes pratiques ». La littérature scientifique montre que les thérapies psychanalytiques sont une œuvre de soins à préconiser parmi d’autres.

1 commentaire pour “Brève 14”

  1. Comment évaluer la pertinence ou l efficacité d une approche ?
    Qu observons nous ? Des symptômes que nous qualifierions d objectifs ou le mieux être d un patient dans sa subjectivité ?
    Autrement dit, qu est ce qui est le plus important ? Réduire un symptôme ou aider une personne à faire son chemin avec ou malgré ses difficultés rencontrees ? Et qu en est il du sens du symptôme ? Voire mm de son utilité ? Certains symptômes sont un moindre mal, une protection psychique…
    Où porte notre regard ?
    Qu est ce qui est le plus important ?
    Peut être que d interroger la question de ce que l on observe dans l évaluation serait intéressant…

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