Aller au contenu

Brève 12

Comment travailler sur une erreur d’orthographe ? Suivre ce que dit l’enfant.

L’enfant écrit : les enfants ramasent.

Je lui demande alors si quelque chose l’ennuie dans ce qu’il a écrit.

Si sa réponse est négative, je me positionne aussitôt par un  » moi : oui », indiquant ainsi ma différence de point de vue et incitant l’enfant à s’interroger.

Si sa réponse est positive, je demande à ce qu’il explicite ce qui ne va pas.

J’ai le désir d’apprendre de lui. Voit-il où il y a difficulté dans le mot ? Sur quelle lettre ?  A-t-il localisé dans le cas précis que la lettre qui pose problème est le s ?

Si oui, lui demander qu’il explicite avec ses mots à lui ce qui ne va pas. « C’est parce que le s est entre deux consonnes, c’est parce que le s est une …Je sais plus comment cela s’appelle… il faut un c »… 

Accueillir ces hypothèses comme intéressantes, sans jugement, leur donner « un statut », décoder en elles ce qui est des traces d’un apprentissage précédent.

Sa réponse peut se limiter à « je sais pas ».

Je demande alors : « Veux-tu savoir quelque chose ? »  J’écoute sa réponse, ses hésitations qui apparaissent dans ses propos, je regarde ses mimiques. Tout cela m’apprend son degré de motivation pour savoir « quelque chose ».

Si sa réponse est positive, chercher ce qui est resté stable dans l’ apprentissage. Dans le cas précis, connaît-il la famille des voyelles et des consonnes ?

Suivre l’enfant. L’inciter à se positionner, lui faire exprimer tout ce qu’il peut dire, partir de ce qu’il sait même si c’est une erreur. Loin d’un rattrapage scolaire ou d’un cours de français, la prise en charge de la dysorthographie est toujours singulière car c’est le sujet qui l’oriente…

2 commentaires sur “Brève 12”

  1. C’est toujours intéressant d écouter ce que l enfant a à dire de ce qu’il a écrit
    Il y a qq semaines, première séance où on écrit avec un enfant de 10 ans très réservé
    On fait une série (technique des associations de chassagny) Il écrit
    -des crabes
    -il sont caché

    Je lui dis: Ferme les yeux. Les crabes, t en vois combien ?
    Et il me répond, mais j avais déjà deviné sa réponse :
    Ben j en vois pas puisqu ils sont cachés…
    Ben oui… Alors mes  » s » du pluriel hein….

  2. Cette position me semble fondamentale: en tant que soignant nous ne sommes pas des pédagogues et notre rapport au savoir n’est pas le même: sur ce qui se passe dans son propre rapport au savoir, à la langue, à l’apprentissage ,c’est le patient qui un savoir à son insu, et dans toute erreur il y a un enseignement. La méthode des associations(Chassagny) est difficile et nécessite une formation mais elle permet, entre autre chose, cette place donnée au patient et cette appropriation de l’usage de l’écrit qui conditionne l’apprentissage (qui, lui, relève de l’école)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *